Sur cette gravure, il semble faire bon vivre dans le domaine de Voltaire. On l’aperçoit au premier plan à gauche, probablement aux côtés de Madame Denis. Si sa compagne se consacre à la vie matérielle du château, lui-même s’occupe des espaces extérieurs. D’après un visiteur, « Il n’y pas un jour où il mette des ‘‘enfants en nourrice’’ » : une expression employée par le philosophe pour dire qu’il plante des arbres. Voltaire insiste fréquemment sur le caractère « anglais » de ses jardins, un idéal qui n’existe pourtant que dans son imagination : avec leur bassin central entouré de quatre parterres, ce sont bien des jardins classiques « à la française ». Ils sont pour lui une source d’orgueil et il en propose souvent la visite guidée à ses invités, comme un rituel faisant partie du pèlerinage à Ferney.